Comment bien gérer ses Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques (D3E) ?

Cette année, la Semaine Européenne de la Réduction des Déchets (SERD) met un coup de projecteur sur un enjeu majeur : la gestion des Déchets d’Équipements Électriques et Électroniques (D3E). Et cela tombe bien : seule une faible part de ces déchets est correctement recyclée. En 2019, seuls 17,4 % des D3E ont été dépollués et recyclés, un chiffre alarmant qui souligne l’urgence d’agir pour protéger l’environnement et la santé humaine.

Source : OMS

Les D3E regroupent l’ensemble des appareils qui fonctionnent avec de l’électricité ou des ondes. Cela inclut une grande variété d’objets :

• petits appareils du quotidien (brosses à dents électriques, grille-pains, cigarettes électroniques, tablettes) ;
• appareils volumineux comme les télévisions, réfrigérateurs ou lave-linges ;
• nouveaux véhicules électriques comme les vélos ou trottinettes.

Selon les critères officiels :

• un appareil est considéré comme petit si aucune dimension ne dépasse 50 cm,
• il est classé comme gros équipement si au moins un côté dépasse 50 cm.

À l’échelle mondiale, les D3E représentent 62 millions de tonnes, dont :

• près de la moitié constituée de métaux (cuivre, or, fer…),
• 17 millions de tonnes de plastiques,
• et un ensemble de matériaux (verre, composites) parfois associés à des substances toxiques comme le mercure ou les retardateurs de flamme.

Leur traitement est donc crucial, autant pour l’environnement que pour la santé humaine.

L’Europe est le continent qui produit le plus de déchets électroniques :

• 17,6 kg par habitant,
• et même 22 kg par an en France !

À titre de comparaison le chiffre pour l’Asie est de 6,4 kg par habitant par an et 2,57 kg pour l’Afrique

Source : www.notre-environnement.gouv.fr

Les D3E ne sont pas des déchets ordinaires : ils sont à la fois une mine de ressources et une source potentiellement toxique. Voici pourquoi ils nécessitent un traitement spécifique.

À l’intérieur de nos appareils se trouvent de nombreux métaux stratégiques : or, argent, cuivre, palladium, terres rares…
Les recycler permet :

• d’économiser les ressources naturelles,
• de limiter les impacts environnementaux de l’extraction minière,
• de favoriser le réemploi, la réparation et le reconditionnement.

Plomb, mercure, retardateurs de flamme… Ces substances, si elles ne sont pas dépolluées correctement, peuvent contaminer les sols, l’air ou l’eau. Leur traitement sécurisé est donc indispensable.

Recycler les D3E, c’est :

• réduire la pollution,
• limiter l’extraction de nouvelles matières premières,
• diminuer les volumes de déchets enfouis ou incinérés, ce qui préserve les ressources et l’environnement.

Pour réduire les D3E, le plus efficace est encore d’acheter des produits qui durent. Deux outils vous aident à faire les bons choix : l’indice de réparabilité et l’indice de durabilité.

Obligatoire depuis le 1er janvier 2021 sur plusieurs familles de produits (ordinateurs portables, tondeuses électriques, lave-vaisselle, aspirateurs, nettoyeurs haute pression…), cet indice sur 10 vous aide à connaître la facilité de réparation d’un appareil.

Il se base sur :

• la disponibilité des pièces détachées,
• leur prix,
• la démontabilité de l’appareil,
• la documentation technique disponible.

Où le trouver ?

• sur l’emballage,
• en magasin,
• en ligne, à proximité du prix.

Bon réflexe : privilégier les appareils bien notés pour prolonger leur durée de vie.

En savoir plus

Depuis 2025, l’indice de durabilité prend progressivement le relais de l’indice de réparabilité. Il est déjà obligatoire pour les téléviseurs depuis janvier 2025 et les laves-linges depuis avril 2025.

Cet indice évalue :

• la robustesse,
• la fiabilité,
• la longévité réelle d’un appareil,
• la qualité de l’entretien possible,
• ainsi que l’obsolescence logicielle.

Certains appareils deviennent prématurément obsolètes non pas parce qu’ils cassent, mais parce que leur logiciel n’est plus compatible ou ralenti. Cela peut prendre plusieurs formes :

• fin de mises à jour trop rapide,
• mises à jour lourdes rendant l’appareil lent,
• formats non standardisés,
• pièces génériques rendues inutilisables (sérialisation).

En 2020, l’association HOP a d’ailleurs obtenu une condamnation d’Apple pour ralentissements forcés sur plusieurs modèles d’iPhone.

Pour lutter contre cette pratique, HOP encourage :

• l’ouverture du code source,
• l’étiquetage de l’efficience logicielle,
• la standardisation des formats,
• une durée de support logiciel plus longue.

Il repose sur deux catégories de critères :

• Réparabilité : démontage, pièces détachées, documentation.
• Fiabilité : résistance à l’usure, qualité des matériaux, garanties, entretien possible.

Choisir des produits durables est essentiel pour réduire les déchets à la source, faire des économies à long terme et surtout encourager les fabricants à créer des produits plus solides et réparables.

C’est simple, tout ce qui fonctionne avec une prise, une pile ou une batterie est un D3E.

Exemples : smartphones, tablettes, ordinateurs, consoles de jeux, petit électroménager, outils électriques, jouets électroniques…

Pour éviter la pollution et favoriser le recyclage, les D3E doivent être rapportés dans des filières adaptées.

• Points de collecte en magasin,
• Bornes dédiées dans les grandes surfaces,
• Déchèteries municipales.

Si l’appareil fonctionne encore, privilégiez le réemploi :

• ressourceries,
• associations de réemploi,
• bourses d’appareils d’occasion.

Une fois déposés dans les filières agréées, les appareils suivent plusieurs étapes :

1. Démantèlement pour séparer les composants.
2. Dépollution des pièces contenant des substances dangereuses.
3. Tri des matériaux.
4. Recyclage ou valorisation.

Les matériaux sont ensuite réutilisés :

• le plastique devient de nouvelles pièces,
• les métaux retrouvent le circuit industriel,
• le verre sert à fabriquer de nouveaux composants.

Cette année, PikPik Environnement se mobilise pleinement pour la SERD avec une série d’événements ouverts à tous, dont plusieurs spécifiquement dédiés aux D3E. L’objectif : sensibiliser, agir, et apprendre ensemble à réduire ces déchets en pleine explosion.

Découvrez le programme de PikPik pour la SERD 2025